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Par francesco le 11 Mai 2021 à 23:31
Claude Nougaro
C'est tout un poème de taire les mots
Je reste sans mots devant ce poème
Le silence est plein d'un petit oiseau
Qui dit : je t'aime
Ah ! Chanter, chanter sans dire un seul mot
Chanter à la brise
Comme devait chanter sans dire un seul mot
Saint-François d'Assise
C'est tout un poème de savoir se taire
Que dire de mieux devant le mystère
Le silence est plein de cri infini
Dont j'ai fait mon nid
Fais l'essai toi-même d'un poème immense :
Chanter sans un mot quant la terre danse
Dans cette abstinence, un seul mot survit
C'est le mot : merci.
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Par francesco le 7 Mai 2021 à 23:40
Salvatore ADAMO
Le drapeau de tes yeux
Flottait dans le ciel de Berlin
Ce jour-là
Des bourgeons farfelus
S'ouvraient aux arbres de l'hiver
Une musique inconnue
Pas militaire... pas militaire
Flânait dans l'air
En liberté enfin
Liebe, liebe
Mon impossible amour
Enfin libre
Il est venu le jour
Tu peux rire et chanter
Plus rien n'arrêtera ta voix
Tu peux même rêver
Toi et moi sous le même toit
Tu m'as tendu les bras
Debout sur le mur de Berlin
Ce jour-là
Comme un radeau
Qui avait vaincu l'océan
A la force de l'espoir
Parce qu'il fallait changer l'histoire
Pour ceux qui, au prix de leur vie
Ont tracé le chemin
Liebe, liebe
Mon impossible amour
Enfin libre
Il est venu le jour
Les années de silence
Les ombres qui guettaient nos pas
Les larmes de l'absence
Il faut vite oublier tout ça
Tu peux rire et chanter
Plus rien n'arrêtera ta voix
Tu peux même rêver
Toi et moi sous le même toit
Liebe, liebe
Mon impossible amour
Enfin libre
Il est venu le jour
Enfin libre
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Par francesco le 7 Mai 2021 à 11:17
Poème de Henri Tachan
Mille poètes ont rêvé mille jours, Chantant, l'été, les fontaines jolies, Les soirées d'août, les aurore pâlies, Les nuits d'étoiles plus chaudes que les jours... Mille poètes ont rêvé mille jours, Pleurant, l'automne, au fond des forêts rousses, Aux sanglots sourds de la pluie sur la mousse, A la chute des feuilles, à la chute des jours... Mille poètes ont rêvé mille jours, Tressant, l'hiver, les tapis blancs des cours, Sculptant sans cesse la neige blême de leurs doigts gourds En statues immortelles au frileux abat-jour... Mille poètes ont rêvé si longtemps De printemps, Mille poètes ont rêvé mille étés D'éternité, Mille poètes ont rêvé mille années... Et tu es née...
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Par francesco le 1 Janvier 2021 à 10:18
Bernard DIMEY
Si tu me payes un verre, je n’te demand’rai pas
Où tu vas, d’où tu viens, si tu sors de cabane,
Si ta femme est jolie ou si tu n’en as pas,
Si tu traînes tout seul avec un coeur en panne.
Je ne te dirai rien, je te contemplerai.
Nous dirons quelques mots en prenant nos distances,
Nous viderons nos verres et je repartirai
Avec un peu de toi pour meubler mon silence.Si tu me payes un verre, tu pourras si tu veux
Me raconter ta vie, en faire une épopée
En faire un opéra… J’entrerai dans ton jeu
Je saurai sans effort me mettre à ta portée
Je réinventerai des sourir’ de gamin
J’en ferai des bouquets, j’en ferai des guirlandes
Je te les offrirai en te serrant la main
Il ne te reste plus qu’à passer la commandeSi tu me payes un verre, que j’aie très soif ou pas,
Je te regarderai comme on regarde un frère,
Un peu comme le Christ à son dernier repas.
Comme lui je dirai deux vérités premières :
Il faut savoir s’aimer malgré la gueul’ qu’on a
Et ne jamais juger le bon ni la canaille.
Si tu me payes un verre, je ne t’en voudrai pas
De n’être rien du tout… Je ne suis rien qui vaille !Si tu me payes un verre, on ira jusqu’au bout,
Tu seras mon ami au moins quelques secondes.
Nous referons le monde, oscillants mais debout,
Heureux de découvrir que si la terre est ronde
On est aussi ronds qu’elle et qu’on s’en porte bien.
Tu cherchais dans la foule une voix qui réponde,
Alors, paye ton verre et je paierai le mien,
Nous serons les cocus les plus heureux du monde.
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Par francesco le 9 Décembre 2020 à 09:05
Soyez bon pour le Poète,
Le plus doux des animaux,
Nous prêtant son cœur, sa tête,
Incorporant tous nos maux,
Il se fait notre jumeau ;
Au désert de l’épithète,
Il précède les prophètes
Sur son douloureux chameau ;
Il fréquente, très honnête,
La misère et ses tombeaux,
Donnant pour nous, bonne bête,
Son pauvre corps aux corbeaux ;
Il traduit en langue nette
Nos infinitésimaux,
Ah ! donnons-lui, pour sa fête,
La casquette d’interprète !
JULES SUPERVIELLE •• « SOYEZ BON POUR LE POÈTE… » Georges Moustaki
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