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*Paroles de En Vers Et Contre Tout* Grand Corps Malade
ÉLÉVATIONÉLÉVATIONÉLÉVATION
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Par francesco le 18 Mars 2024 à 10:22
Grand Corps Malade
C'est le calvaire sévère du poète et de ses vers
En vers et contre tout, le poète s'évertue à trouver des vers
Sans tergivercer, il reste ouvert, été comme hiver
Tout l'inspire
Assis dans un verger verdatre, il observe l'air pervers d'un pivert picorant sans vergogne un vers de terre
Prend de la hauteur
Et en auteur vertueux et avertie, il convertie seul la véracité de cette scène
En vers... et contre tous
L'écriture est son univers, sa pervertion
Il versifie sans s'diversifier, regardant les mots de face, de travers
Les posants à l'endroit, à l'envers
Rimants en vers rapides, ou en vers lents
Vers l'an 2000, il doute, il se dit qu'il est en train de passer au travers
Ses parents l'avaient averti, ils ont une aversion pour ses vers
Ca, il l'a découvert
Des fois même, il en perd ses vers
Malgrè un père sévère, il percévère, et décide de mettre fin au calvaire
Il se tourne vers une maison de disque, véritable pari vers un nouvel univers
Il fait confiance à la verve de son stylo, et attend de voir ce que ses propres vers dictent
Il s'avère qu'il obtint un rendez-vous le jour de son anniversaire
Il s'est bien couvert, car dehors il pleut à verse
Notre poète est sagitaire, aujourd'hui Dame Nature est verseau
Vers 7heures, dans son blouson "vermion", il arrive devant ce grand immeuble de verre
Il appréhende
Il se sent tout petit, rabouggris, comme une verge effarouchée
L'hôtesse d'accueil lui dit qu'il est attendu au 6ème étage, bureau 666
Dans l'ascenceur il se dit qu'il va peut être enfin mettre fin à ce sale hiver
Il a la gorge sèche, la pression bloque ses glandes salivaires
Il arrive devant la bonne porte, pose sa main sur la poignée
C'est ouvert
A l'intérieur la moquette est verte, les rideaux sont verts, la table et les chaises sont vertes
Et lui il a l'vertige
Face à lui, un homme, notre poète sent que c'est une vermine
Il est habillé comme un ado mais doit avoir sa carte "vert-mail", ça l'émerveille
Il a la peau verrolée et un oeil de verre
Il dit à notre poète qu'il a vu ses vers et qu'il pense qu'il a du talent, mais qu'il n'est pas assez mûre, peut être trop vert
Il l'invite à revenir vers l'hiver prochain, pour l'instant miser sur lui, ferait perdre de l'argent
Quand il a fini de dévercer ses arguments renversants, notre poète se lève sans un mot pour sortir, quitter cet univers sale
Il garde la tête haute, et l' cou droit
Il s'est pris un revers
Et même s'il rit jaune, en fait il est vert
Il est à deux doigts d'se faire pervertir, à casser quelques vertêbres à cette vermine
Mais finalement, il décide de ne pas ajouter un nouveau fait-divers glacé, par cet hiver, déjà rude
Ce soir
Il traquera sa tasse de verveine contre un verre de "versmoud"
Avant d'enlever son pull-over et d'se remettre à ses vers
Sa façon à lui d'se mettre au vert
C'est vrai qu'il n'est pas "vernis", son ascention n'est pas verticale
Mais il sait qu'un jour il trouvera la clef de ce verrou
Il pourra alors courir, même s'il ne sait pas encore vers où
Il a confiance en l'avenir, en sa plume, son style, versatile
Il faut qu'il s'évertue, même sans Revolver, il faut que ses vers tuent
Alors, pour lui, pour ses vers, son calvaire, sévère, ce soir je lève mon verre
Malgrès ces quelques heures noires
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Par francesco le 19 Octobre 2021 à 22:26
Bernard Dimey
Les grands oiseaux de nuit se dressent en silence
Toisant avec mépris de leurs yeux arrondis
La folie des humains essoufflés par la danse
Sans comprendre pourquoi ces fous les ont maudits.
Ils règnent sur la nuit, la violent, la traversent,
Savourant le silence ou le perçant d'un cri,
Jusqu'à l'heure où le jour et la nuit se renversent
Quand les engoulevents regagnent leurs abris.
Les oiseaux du malheur crucifiés sur les portes
Par la stupidité des animaux humains
N'ont jamais su pourquoi la jeune femme est morte
Ni quel mal inconnu a desséché ses mains.
Le grand-duc a connu toutes les nuits du monde.
Comment n'aurait-il pas ce masque de mépris ?
Il connaît le sabbat des femelles immondes
Et le rictus idiot de l'amour à tout prix.
Il connaît le rôdeur et l'envers de sa peau
L'œil glacé des Vénus qui s'acharnent à plaire,
Brebis cent fois mordues rejoignant le troupeau
Quand l'oiseau de ténèbres a rejoint son repaire.
Tous les oiseaux de nuit s'endorment à l'aurore,
À l'heure où je regagne ma chambre d'hôtel,
Mais la nuit reviendra pour nous reprendre encore
Jusqu'à la fin des fins qui guette les mortels.
Bernard Dimey (chapitre "Bestiaire de nulle part", dans le recueil "Je ne dirai pas tout" Ed Christian Pirot)
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Par francesco le 22 Août 2021 à 18:39
Léo Ferré
La marée je l'ai dans le cœur
Qui me remonte comme un signe
Je meurs de ma petite sœur
De mon enfant et de mon cygne
Un bateau ça dépend comment
On l'arrime au port de justesse
Il pleure de mon firmament
Des années-lumière et j'en laisse
Je suis le fantôme Jersey
Celui qui vient les soirs de frime
Te lancer la brume en baisers
Et te ramasser dans ses rimes
Comme le trémail de juillet
Où luisait le loup solitaire
Celui que je voyais briller
Aux doigts du sable de la terreRappelle-toi ce chien de mer
Que nous libérions sur parole
Et qui gueule dans le désert
Des goémons de nécropole
Je suis sûr que la vie est là
Avec ses poumons de flanelle
Quand il pleure de ces temps-là
Le froid tout gris qui nous appelle
Je me souviens des soirs là-bas
Et des sprints gagnés sur l'écume
Cette bave des chevaux ras
Au ras des rocs qui se consumentô l'ange des plaisirs perdus
ô rumeurs d'une autre habitude
Mes désirs dès lors ne sont plus
Qu'un chagrin de ma solitudeEt le diable des soirs conquis
Avec ses pâleurs de rescousse
Et le squale des paradis
Dans le milieu mouillé de mousse
Reviens fille verte des fjords
Reviens violon des violonades
Dans le port fanfarent les cors
Pour le retour des camarades
ô parfum rare des salants
Dans le poivre feu des gerçures
Quand j'allais géométrisant
Mon âme au creux de ta blessure
Dans le désordre de ton cul
Poissé dans les draps d'aube fine
Je voyais un vitrail de plus
Et toi fille verte mon spleenLes coquillages figurants
Sous les sunlights cassés liquides
Jouent de la castagnette tant
Qu'on dirait l'Espagne livide
Dieu des granits ayez pitié
De leur vocation de parure
Quand le couteau vient s'immiscer
Dans leur castagnette figure
Et je voyais ce qu'on pressent
Quand on pressent l'entrevoyure
Entre les persiennes du sang
Et que les globules figurent
Une mathématique bleue
Dans cette mer jamais étale
D'où nous remonte peu à peu
Cette mémoire des étoilesCette rumeur qui vient de là
Sous l'arc copain où je m'aveugle
Ces mains qui me font du flafla
Ces mains ruminantes qui meuglent
Cette rumeur me suit longtemps
Comme un mendiant sous l'anathème
Comme l'ombre qui perd son temps
à dessiner mon théorème
Et sur mon maquillage roux
S'en vient battre comme une porte
Cette rumeur qui va debout
Dans la rue aux musiques mortes
C'est fini la mer c'est fini
Sur la plage le sable bêle
Comme des moutons d'infini
Quand la mer bergère m'appelle
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Par francesco le 21 Mai 2021 à 11:05
À R. Albaret.
Newton, voyant tomber la pomme, Conçut la matière et ses lois : Oh ! surgira-t-il une fois Un Newton pour l'âme de l'homme ?
Comme il est dans l'infini bleu Un centre où les poids se suspendent, Ainsi toutes les âmes tendent À leur centre unique, à leur Dieu.
Et comme les sphères de flammes Tournent en s'appelant toujours, Ainsi d'harmonieux amours Font graviter toutes les âmes.
Mais le baiser n'est pas permis Aux sphères à jamais lancées ; Les lèvres, les regards amis Joignent les âmes fiancées !
Qui sondera cet univers Et l'attrait puissant qui le mène ? Viens, ô Newton de l'âme humaine, Et tous les cieux seront ouverts !
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Par francesco le 21 Mai 2021 à 10:38
Jean-Marie Gougeon
Si on allait faire un p'tit tour interplanétaire, Un p'tit circuit, un p'tit séjour loin de l'atmosphère, La pesanteur, c'est vraiment lourd, quittons notre Terre Pour aller faire le grand parcours du système solaire. Direction le soleil, bien sûr, Une visite brûlante à Mercure Recul d'un petit saut de puce, Bonjour, lumineuse Vénus Encore un retour en arrière Pour un coucou à notre Terre Surtout ne perdons pas la trace Jusqu'à la rouge planète Mars. Refrain Beaucoup plus loin, gazeuse sphère, Sa grande majesté, Jupiter Et bientôt dans le ciel nocturne Voici les anneaux de Saturne Des millions d'kilomètres en plus Bonjour à la froide Uranus Enfin avec ses quatorze lunes, Nous voilà tout près de Neptune. C'était bien beau, ce parcours interplanétaire, Mais il était long le retour vers notre atmosphère, La pesanteur, même si c'est lourd, nous, on la préfère Pour observer de notre Terre notre immense Univers
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